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L'école a été un facteur d'intégration notamment pour les plus défavorisés. Récemment, elle a pu être dénoncée comme facteur d'exclusion. L'exclusion dans toutes les sociétés fonctionne pour sauvegarder l'identité et l'homogénéité du groupe. De nos jours les exigences économiques et sociales rendent indispensable une pédagogie de la réussite.
Dans quelle mesure l'école est-elle aujourd'hui un facteur d'intégration sociale ? La première dimension de l'intégration républicaine était de l'ordre de la citoyenneté et de la raison. L'école républicaine était portée par le projet politique de fonder la république. Elle devait apprendre aux enfants les valeurs des lumières et de la patrie; elle était l'héritière d'un projet révolutionnaire fortement atténué. Elle devait construire une morale laïque à côté de la morale religieuse, elle devait, à travers l'enseignement de l'histoire et de la géographie, installer une conscience nationale moderne. L'école intégrait les citoyens dans la mesure où elle avait pour tâche d'affaiblir les particularismes et les langues locales. Bref, elle intégrait les enfants parce qu'elle devait intégrer la société française elle-même. [...] Face au capitalisme, l'école républicaine pouvait sembler juste, même aux yeux de ceux qui étaient condamnés à la seule école élémentaire. Elle n'excluait personne et semblait reconnaître les talents exceptionnels. Les enfants d'ouvriers et de paysans ne devenaient pas ouvriers ou paysans parce qu'ils avaient échoué à l'école, mais parce que la société était injuste ou parce que c'était là leur destin. La preuve de la justice scolaire était que les meilleurs d'entre eux pouvaient se soustraire à ce destin, grâce à l'école. Le personnage du boursier suffisait à prouver la réalité de la justice de l'école républicaine.
L’Intégration L'intégration, en sociologie, est un processus de rapprochement entre une personne, ou un groupe de personnes, et un autre