Freud
Commentaire de texte
Pour énoncer l'idée qu'il va soutenir, celle selon laquelle la supposition de l'existence d'un inconscient est on ne peut mieux fondée, et donc pleinement justifiée, Freud rappelle tout d'abord les nombreuses critiques qui lui sont adressées, à lui-même ainsi qu'à ceux qui adhèrent à son point de vue et travaillent en collaboration avec lui. "On nous conteste, dit-il, de tous côtés le droit d'admettre un psychisme inconscient et de travailler avec cette hypothèse. " D'où vient cette contestation ? Pour le comprendre, précisons la définition que donne Freud de l'inconscient. Il désigne par ce mot un secteur du psychisme constitué de représentations dynamiques que nous aurions refoulées et qui, bien qu'elles ne puissent plus, en conséquence, accéder à notre conscience, continueraient néanmoins d'agir, en nous poussant à poser des actes qui nous échapperaient. On comprend dès lors la difficulté que peuvent avoir des esprits soucieux d'objectivité scientifique à admettre l'existence de telles représentations : il leur manquerait la propriété fondamentale reconnue jusqu'alors à toute représentation, celle d'être consciente ! Descartes ne tenait-il pas pour certain que "nous ne saurions vouloir aucune chose que nous ne percevions par même moyen que nous la voulons" ? Par où l'on voit que si l'inconscient existe, son existence est loin d'aller de soi. Par ailleurs les chercheurs soucieux de faire oeuvre de science ne se donnent-ils pas pour règle de s'en tenir à ce que l'observation leur permet d'affirmer ? Or l'inconscient, ainsi que nous venons de le définir, serait par nature inobservable ! Que répond Freud à cela ? Il répond : "l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et ... nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient." Il va le démontrer. Il se contente pour l'instant d'exposer son argumentaire. Il démontrera tout d'abord que l'on ne peut pas se passer de cette hypothèse. Sans elle il serait