Fuck
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On ne sait pas de quelle nuit nous venons, pour ne pas être l’homme des foules dévorées jusqu’à l’angoisse par le besoin de le devenir d’avantage.
On ne sait pas si nous sommes nés à telle date
les œuvres entre elles, dans les failles qui se désagrègent, dans les manques qui creusent, dans les intervalles qui les séparent, au-delà de ce qu’elles expriment, dans ce qu’elles n’énonceront jamais, dans le tournoiement des bibliothèques incendiées ou disparues dans la mer, dans la mémoire évanouie des sociétés humaines.
On ne sait pas si nous sommes quelqu’un
On ne sait pas si nous portons un nom
au point de se lire et finalement de s’écrire imperceptiblement.
On ne sait pas comment la forêt bruissante de notre enfance
en écrivant qui je suis, qui tu es, ou nous sommes et que faire si peut que ce soit.
On ne sait pas si la lumière braquée sur nous est celle d’un souvenir qui nous obsède
LIS
LIRE ni vers laquelle nous allons. les feuillages de l’enfance et les chercher sur des pages de papier. ou dans le fond des âges. ses souvenirs en mouvement dans la langue, au gré de la grammaire et sous la syntaxe.
ou n’importe qui.
la trajectoire des vivants au sein des livres qui bifurquent ou se suspendent.
ou pas.
est devenue la forêt métallique des villes.
d’un seul trait ou sur le mode brisé, par moments, de façon déliée, par bonds puis en reculs, par la tangente ou de reprise en abandons, exactement comme on feuilletait autrefois les troncs de la forêt ou de la jungle urbaine où passa notre enfance.
ou de l’État qui nous arrête.
pour mettre en accident l’industrie de la communication, l’industrie de la vitesse, l’industrie de l’argent, l’industrie de l’autorité, l’industrie du pouvoir qui règnent pour elles-mêmes en se gavant de leurs proies.