Paul Éluard, « Gabriel péri », Au rendez-vous allemand, 1944
1. Dans la strophe 1, relevez l’anaphore, les parallélisme et les expressions qui forment des rejets. Dans la strophe 1, la répétition de l’expression « Un homme est mort » au début des vers 1, 3 et 5 constitue une anaphore. On peut même parler de parallélisme, puisque la même structure GN + V + proposition relative et négation (« qui n’ ») revient tous les deux vers. Ce parallélisme s’étend sur les vers suivants, puisque le deuxième terme de la forme restrictive (ne … / « Que ses bras.. » / « Que celle où… ») est rejeté au début des vers suivants (v. 2 et 4) : on parle alors de rejet externe (sur le vers suivant). A retenir : - Si un vers se poursuit dans le vers suivant de manière complètement indistincte, on parle d’enjambement. Rejet au vers suivant d’un ou plusieurs mots nécessaires au sens du premier. - Si le vers se termine par le sens et la grammaire au début du vers suivant, on parle de rejet. Il y a rejet quand un élément syntaxique finit dans le vers qui suit celui dans lequel il est contenu pour la plus grande partie. Ex. […] On se réveille. Pourquoi ? parce qu’on s’est la veille réveillé Au même instant. (Victor Hugo) - Si au contraire, le début du vers par le sens et la grammaire se trouve à la fin du vers précédent, on parle de contre-rejet. Ex. […] On ouvre les yeux ; rien ne remue ; on entend Au chevet de son lit la montre palpitant. (Victor Hugo) |
2. Strophe 2, quelle explication est introduite par le connecteur car ? Pourquoi passe-t-on du pronom nous au pronom il ? Le connecteur « car » introduit une cause : ici, le poète explique les raisons pour lesquels Gabriel Péri est mort. Mais au lieu d’accuser qui que ce soit ou de donner des causes médicales à cette mort (ce qu’aurait pu attendre le lecteur), il évoque les valeurs et les espoirs du résistant. L’énallage de personne (passage du « il » au « nous ») permet au poète d’associer son lecteur (et de