trace vers 1520 au couvent des Cordeliers du Puy-Saint-Martin à Fontenay-leComte : il y est prêtre et frère prêcheur. Les franciscains, en particulier ceux de stricte observance, étaient hostiles à l’érudition humaniste : la connaissance du grec ancien permettait en effet de lire le Nouveau Testament dans le texte, et non d’après La Vulgate (traduction latine de saint Jérôme), seule autorisée par l’Eglise. (1523 : le mouvement humaniste et évangélique réformiste devient la cible des traditionnalistes après les prises de position de Luther et les commentaires d'Erasme sur le texte grec des Evangiles la Sorbonne interdit l'étude du grec pour empêcher les interprétations du Nouveau Testament.) Alors qu’il était novice, Rabelais s’était procuré des livres de grec que ses supérieurs lui confisquèrent. En 1524, Rabelais écrivit à Budé pour se plaindre de ses persécutions et se fit transférer chez les Bénédictins, plus ouverts à la science. Il devint alors secrétaire d’un évêque et fréquenta un cercle de juristes humanistes.
Son très grand savoir juridique transparaît d’ailleurs dans ses romans. (ex. réflexion comique sur la durée maximale légale d’une grossesse.)
La deuxième vocation est l’exercice de la médecine (Il est reconnu comme l'un des meilleurs médecins de l'époque): on peut comprendre cette vocation médicale à la lumière de l’humanisme. L’humaniste a pour ambition d’accumuler des connaissances. Or, à l’époque, la médecine est une science encyclopédique qui exige des connaissances d’anatomie, de physiologie, de botanique, d’astronomie, de rhétorique… Dans Gargantua, le programme éducatif réalise cette ambition. Etre médecin permet à Rabelais d’atteindre un idéal : aider son prochain. Eduquer et soigner relève en effet de la vertu chrétienne de charité.
Après ses études (1530 : obtient son titre de bachelier en médecine à l'Université de Montpellier), Rabelais devient professeur de médecine, mais il fut aussi praticien. La règle