Genese : analyse génèse (3e bac romanes) - avec l-a h -
L’origine de l’homme
INTRODUCTION
Interprétés depuis des siècles par des théologiens, des philosophes, des psychologues, les chapitres 2 et 3 de la Genèse n’ont jamais révélé de sens univoque ou de problématique vraiment définie. Chaque spécialité scientifique les a interprétés selon ses normes et sa vision du monde. Résumer tous les enseignements tirés de ce texte court semble être une gageure : nous nous concentrerons ici, après une brève analyse historio-critique et une exégèse narrative, sur un point de vue basé sur la problématique la plus universelle : l’origine de l’homme non en tant qu’il est créé par un dieu bien précis – celui des chrétiens – mais en tant qu’il s’origine lui-même dans la relation à l’autre. Notre analyse personnelle qui suivra présentera cette relation du point de vue psychanalytique.
I. Analyse historio-critique
Les chapitres 2 et 3 de la Genèse ont vraisemblablement été écrits aux alentours du Xème ou du VIIIème siècle ACN. Forts imprégnés des religions qui se partageaient la Mésopotamie, les scribes ont inséré, dans cette cosmogonie de type terrestre (comme on en trouve en Égypte vers -1200 : l’homme y est créé à base d’argile sur lequel le dieu Khnoum souffle), le personnage du serpent, dieu principal des croyances locales, dieu menteur, vil et rusé selon le texte – celui auquel le Dieu de la Genèse doit s’opposer pour obtenir la confiance de l’humanité. L’arbre de la connaissance du bien et du mal apparaît également dans la mythologie mésopotamienne de Gilgamesh, antérieure à la rédaction de la Genèse (dans le livre Gilgamesh, Enkidu et les Enfers, plus précisément), arbre que Gilgamesh se fait voler par un serpent aux sortir des Enfers. Resituer le texte dans son contexte permet de mettre à jour la relation qu’il a pu entretenir avec d’autres textes antérieurs ou contemporains. L’histoire du texte est également l’histoire de ses interprétations : durant de nombreux siècles, nos ancêtres