Goethe, science et philosophie
Mémoire de Maîtrise Philosophie
PHILOSOPHIE ET SCIENCE DE LA NATURE CHEZ GOETHE MISE EN PERSPECTIVE A L’ERE DE LA PHYSIQUE MATHEMATIQUE
DIRECTEUR DE RECHERCHE : M. JACQUES DARRIULAT REDACTION ET SOUTENANCE : M. YVES-MARIE L’HOUR
Année universitaire : 2003 - 2004
« "Je crois en un seul Dieu !", voici une belle et louable parole ; mais reconnaître Dieu là où il se révèle et de quelle manière il le fait, telle est bien la félicité sur terre. 1 » GOETHE
« L’œil accomplit le prodige d’ouvrir à l’âme ce qui n’est pas âme, le bienheureux domaine des choses, et leur dieu, le soleil. Un cartésien peut croire que le monde existant n’est pas visible, que la seule lumière est d’esprit, que toute vision se fait en Dieu. Un peintre ne peut consentir que notre ouverture au monde soit illusoire ou indirecte, que ce que nous voyons ne soit pas le monde même, que l’esprit n’ait affaire qu’à ses pensées ou à un autre esprit. Il accepte avec toute ses difficultés le mythe des fenêtres de l’âme : il faut que ce qui est sans lieu soit astreint à un corps, bien plus : soit initié par lui à tous les autres et à la nature. Il faut prendre à la lettre ce que nous enseigne la vision : que par elle nous touchons le soleil, les étoiles, nous sommes en même temps partout aussi près des lointains que des choses proches, et que même notre pouvoir de nous imaginer ailleurs – « je suis à Petersbourg dans mon lit à Paris, mes yeux voient le soleil » - de viser librement, où qu’ils soient, des êtres réels, emprunte encore à la vision, remploie des moyens que nous tenons d’elle. 2 » MERLEAU-PONTY
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Goethe, JW, Maximes et réflexions, p.115 Merleau-Ponty, Maurice, L’Oeil et l’Esprit, p. 83
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0. Introduction
« Vous êtes un homme ! » C’est par ces mots que Napoléon, vainqueur des Prussiens, accueille Goethe le 2 octobre 1808 à Erfurt3. Goethe n’est sans doute pas seulement le dernier en date de ces génies de la