Gorge sand
Qui a peur de George Sand ? Les réactions déplaisantes d’un Baudelaire sont peut-être la preuve la plus flagrante de cette angoisse qu’elle a suscitée. La femme-auteur pendant longtemps a fait peur, surtout si elle ne renonçait pas à être femme. Sa gloire fut dès le début auréolée de scandale. Ce qui peut paraître étonnant, car enfin nombreuses furent, au cours de notre XVIIIe siècle, les femmes-écrivains ayant eu des amants ; mais entre-temps la Révolution est intervenue, fort peu féministe, il faut bien en convenir ; puis l’Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe accusèrent une nette régression de la libération de la femme. Et la rumeur publique possède au XIXe siècle, avec le développement de la presse, des moyens médiatiques pour orchestrer le scandale, moyens que n’avait pas le siècle précédent. Pendant longtemps la critique littéraire, influencée par toute cette rumeur, s’est obstinée à voir en George Sand la maîtresse de Musset ou de Chopin, au lieu de voir en elle, comme nous le faisons aujourd’hui, un grand écrivain. Ce qui explique une relative désaffection pour son œuvre. Pourtant, dès son vivant, un Balzac, un Flaubert et bien d’autres la considèrent comme leur pair. À l’étranger son influence a été considérable, par exemple sur Dostoïevski et sur le roman russe, sur le roman italien également. Elle a été invoquée par toutes celles qui voyaient en elle une libératrice.
George Sand, de son vrai nom Amantine Aurore Lucile Dupin, est une romancière et femme de lettre française du XIXe qui par la suite devient Baronne Dudevant. Elle est née à Paris le 1er Juillet 1804 et est morte à Nohant-Vic le 8 Juin 1876 à l'âge de 71ans.
● Au cours de sa vie, elle a écrit des romans, des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre, une autobiographie, des critiques ou encore des textes politiques.
● Elle fera parler d'elle par sa vie amoureuse agitée et par ses tenues vestimentaires masculine, dont elle a lancé la mode.
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