Gracq
Julien Gracq
En lisant, en écrivant
Stendhal – Balzac – Zola
"Dans la fiction, tout doit être fictif : Stendhal réussit même à éviter le nom du monarque régnant (dans le R. et le N.).
Un personnage de roman, aussi vivant qu'il soit, si on le confronte dans une scène à une figure historique véritable, y perd instantanément souplesse et liberté, parce qu'il vient s'articuler brusquement à un point fixe isolé."
"Si je lis Balzac, si je lis Dostoïevski, la déformation qu'un tempéremment souverain imprime à ma vision du monde s'impose à moi comme à tout autre, et cependant, quand je rouvre les yeux, ce monde, j'y suis, j'y suis toujours […] tout grand romancier crée "un monde".
" la psychologie de la fiction est une création pure, doublée d'un pouvoir de suggestion active."
"Le parallèle de Stendahl et de Balzac est celui de deux images du monde différentes. […] Chacun penché en équilibre instable sur l'extrême bord des deux époques de la littérature, l'une commençante, l'autre finissante. […] De combien de plaisirs inédits nous sommes redevables au seul retard technique et sensible de Stendhal, alors que le mobilier en vrac de Balzac, à peine extrait de ses caisses, attend encore d'être trié par l'exigeante parcimonie flaubertienne.! "
Flaubert : "cette prose n'est jamais de la prose parlée; elle n'a rien du vocabulaire et des tournures de la conversation familière, de l'entretien qui va à l'aventure. Mais elle en a presque constamment le délié, la désinvolture, la liberté du non-enchaînement quasi totale."
"Balzac incomparable à Flaubert et à Proust car devait écrire chaque jour encore et encore pour vivre."
Le R. et le N. "J'ai toujours eu une prévention – je l'ai écrit- contre les ana de l'auteurs semés dans le cours d'un roman, qui ne tiennent pas étroitement à la vie du livre et qui s'en détache dès qu'on le secoue. Le R. et le N. en est rempli., et rien n'est tenté, bien au contraire, pour les fondre dans