Greve de carmaux
En février de cette année-là, la Chambre syndicale présente à la Compagnie une demande d'augmentation des salaires, qui est rejetée. Le 7 mars, la grève éclate. Une réunion d'arbitrage, présidée par le préfet du Tarn, n'amène aucun résultat. On recourt à un tiers arbitre, M. Aguillon, ingénieur en chef des Mines à Paris, qui se montre favorable aux ouvriers: le salaire journalier est majoré d'environ 50 centimes, et, le 21 mars, le travail reprend.
En mai, les élections municipales voient le succès d'une liste associant mineurs et verriers. La mairie échoit à J.-B. Calvignac, ouvrier de la mine et secrétaire de la Chambre syndicale. La Compagnie est mécontente, et son directeur, M. Humblot, somme Calvignac de choisir entre ses fonctions de maire et son emploi dans la Compagnie. Calvignac refuse et il est licencié le 2 août. Une délégation vient protester auprès de la direction, escortée d'une foule de travailleurs. Voyant sa maison envahie, Humblot doit démissionner pour ramener le calme. Cependant, la Compagnie refuse de réintégrer Calvignac.
Le 16 août, la grève reprend; elle va durer trois mois et demi et retentira dans toute la France. Des souscriptions sont ouvertes un peu partout. Des secours parfois considérables affluent, même de l'étranger. Ainsi soutenus, les mineurs tiennent bon. Ils se réunissent régulièrement à la Chambre syndicale. Le gouvernement hésite à faire appel à la troupe et se contente d'envoyer des gendarmes qui patrouillent jour et nuit pour assurer la liberté du travail. Quelques chocs se produisent entre eux et les grévistes. A la rentrée de la Chambre, le 18 octobre 1892, le député Baudin interpelle le gouvernement, exposant les motifs de la grève et