Guillaume apollinaire les colchiques
LPB/ 1
Guillaume APOLLINAIRE, « Les colchiques », Alcools (1913).
Parcours : Modernité poétique ?
Introduction
En vérité, Apollinaire n’a réellement finalisé et coordonné que deux recueils strictement poétiques : Alcools
(1898-1913) publié au printemps 1913 et Calligrammes, Poèmes de la paix et de la guerre, 1913-1916, publié fin 1918. Souvent réduit à un manifeste de la Modernité, Alcools se présente plutôt comme une suite de tableaux variés, plus ou …afficher plus de contenu…
Apollinaire fait en sorte que les êtres et les choses se répondent.
Même au prix de quelques discordances ou désaccords, ainsi le « chante tout doucement » (v.13) qui reprend pour mieux le contredire le « fracas » de la strophe précédente (v.8). S’il y a de l’écho dans le poème, c’est plus un effet Larsen…
Le ton lancinant de la plainte explique l’étirement vocalique du [o] ouvert par la nasalisation qui parcourt tout le poème (« automne », « empoisonnent », comme ») et que l’on retrouve dans ce tercet final
(« abandonnent », « automne ») et que le poète double d’une autre nasalisations : celle du [ã] (« chante »,LPB/ 5
« doucement », « abandonnent », « grand », « lentes »). Si la nasalisation est d’une utilité …afficher plus de contenu…
/ LPB(suite) La cascade comparative :
●
● métaphore ? antépiphore !
Roulis analogique du poème qui tout entier bâti sur une métaphore filée, le problème étant surtout : où est le comparant, où le comparé ? Qui est le référent de l'autre ?
On assiste à plusieurs révolutions au sens littéral:
Aux vers 4-6: « le colchique - tes yeux cette fleur-là comme leur cerne » = impression d’entrelacs mais aux v. 12-14 :
« les colchiques couleur de tes paupières / tes paupières / comme les fleurs ... » : l'analogie ne sert plus à se déporter, et à se déplacer (principe de la métaphore) mais à revenir au référent initial, ce qui éclaire sous un nouveau jour l'image (au plan botanique certes explicable) des « mères filles de leurs filles » qui pose aussi la question de