Guy de maupassant
Une vie peint également divers milieux. Celui qui y est le plus ardemment décrit est l'Église. Tout d'abord à travers les personnages des deux prêtres, Picot puis Tolbiac, l'auteur dépeint deux comportements différents des membres du clergé : Picot est un prêtre débonnaire, qui a renoncé à sermonner ses paroissiens sur de nombreux points, et plus particulièrement les jeunes filles sur le sujet de la sexualité. Il accepte que celles-ci fassent un pèlerinage à ce qu'il appelle Notre-Dame du Gros-Ventre, considérant que cela ne peut lui apporter que de nouveaux paroissiens.
« Les filles ne passent à l'église pour le mariage qu'après avoir fait un pèlerinage à Notre-Dame du Gros-Ventre et la fleur d'oranger ne vaut pas cher dans le pays. »
« Ma foi, quand je vois entrer au prône une fille qui me paraît un peu grasse, je me dis : "C'est un paroissien de plus qu'elle m'amène" »
On peut y voir soit une parfaite illustration du pardon chrétien de la part de ce prêtre, soit au contraire le fait de ne plus tenter de combattre le "péché" de peur de perdre des fidèles, par faiblesse ou hypocrisie.
« L'âge vous calmera, l'abbé, et l'expérience aussi ; vous éloignerez de l'église vos derniers fidèles ; et voilà tout. »
L'abbé Tolbiac est au contraire totalement différent du précédent. Fanatique et exalté, il va jusqu'à piétiner dans une scène assez violente une chienne en gésine, ne supportant pas que des enfants regardent pourtant en toute innocence ce spectacle.
« Ils arrivaient alors auprès du groupe des enfants ; et le curé s'approcha pour voir ce qui les intéressait ainsi. C'était la chienne qui mettait bas. [...] C'était un jeu pour eux, un jeu naturel où rien d'impur n'entrait. Ils contemplaient cette naissance comme ils auraient regardé tomber des pommes.»