Les bombes atomiques lâchées sur Hiroshima et Nagasaki laissèrent une cicatrice sur le Japon dont celui-ci ne s’en remit jamais entièrement. Cet événement tragique marqua l’imaginaire populaire et donna lieu à plusieurs oeuvres littéraires et artistiques, mais il est particulièrement présent dans l’animation japonaise. Barefoot Gen, un film de Mori Masaki réalisé en 1983, représente bien un Japon subissant le passage du bombardement nucléaire et démontre par ses thèmes un traumatisme encore bien ancré dans la culture japonaise. Il est par ses thèmes la représentation d’un Japon post-apocalyptique. Barefoot Gen touche à l’écart grandissant entre les générations, aux tentions entre les genres opposant les deux sexes, et à la problématique de la métamorphose dans la relation que l’humain entretient avec la technologie. Tout d’abord, le thème de l’écart entre les générations est important dans Barefoot Gen (ainsi que dans la plupart des animations japonaises). Les valeurs ancestrales de la vieillesse sont souvent laissées aux dépends des nouvelles valeurs dites plus modernes: la technologie, l’argent, la consommation, etc. Par contre, la force du Japon, d’un point de vue identitaire (et cela transparaît dans ses animations), est celle de ramener les valeurs ancestrales sur le plan moderne. Elle conjugue le meilleur des deux mondes et empêche un conservatisme trop rigide – permettant ainsi une ouverture au plan international – et la perte de leur origine, leur racine, leur spiritualité. Malgré tout, un écart se créer entre la jeunesse et la vieillesse et ceci se remarque dès le début de l’histoire dans Barefoot Gen alors que le père éduque ses enfants sur le processus de la vie. Bien que Gen et Shinji ne pensent qu’à manger, celui-ci tente néanmoins d’inculquer certaines valeurs essentielles de la vie à ses enfants pour que ceux-ci prennent exemple de la force émanante de la terre. Le père explique que la terre, malgré les ravages du temps et de l’homme, pousse