Harangue du vieux tahitien, diderot.
PRESENTATION
Officier de la marine royale sous Louis XV, Louis-Antoine de Bougainville reçoit en 1766 la mission d’explorer de nouvelles terres dans l’océan pacifique. Parti en novembre 1766 de Nantes, Bougainville passe le détroit de Magellan en décembre 1767 et parvient sur l’île de Tahiti (découverte en 1767 par l’Anglais Samuel Wallis) en janvier 1768. Dès le retour de son voyage autour du monde, en 1769, l’un des savants qui accompagnaient Bougainville fait paraître un mémoire consacré à la « découverte de la nouvelle isle de Cythère ou Taïti ». En 1771, Bougainville publie lui-même son Voyage autour du monde, qui accorde une place importante au séjour tahitien : la vie et les habitants de Tahiti y sont idéalisés et l’île semble un lieu paradisiaque. D. Diderot prend vite connaissance de ce récit de voyage et décide d’en écrire un supplément dans lequel il proposera sa réflexion sur la colonisation européenne des îles. En 1773-74, paraît dans la Correspondance Littéraire de son ami Grimm une première version que l’auteur va remanier en 1778-1779. Le Supplément au voyage de Bougainville ne sera publié qu’après la mort de Diderot en 1796. Dans le chapitre 2 (Les Adieux du vieillard), Diderot donne la parole à un vieux Tahitien mentionné par le récit de Bougainville (qui soulignait son comportement réservé à son arrivée). Le discours du vieil homme, évidemment inventé de toutes pièces par Diderot, est un violent réquisitoire contre la colonisation. Nous étudierons les moyens argumentatifs et rhétoriques mis en œuvre par le vieillard dans ce discours.
ANALYSE (quelques pistes à compléter par la prise de notes en cours !)
Le passage étudié se présente sous la forme d’un discours rapporté au style direct entre guillemets. Il se divise clairement en deux parties séparées par une phrase narrative (ligne 10) qui