Histoire de la matière
Histoire de la matière
L’ANTIQUITÉ ET LE MOYEN-ÂGE C'est vers 600 av. J.-C. que Thalès va poser les premières pierres d'une conceptualisation du monde, aujourd'hui vue comme farfelue, qui va tout de même vivre pas loin de 2500 ans. En se basant sur l'observation de la nature, il postule que celle ci est composée d'objets, de corps, d'êtres vivants, mais que tout peut être ramené à quatre éléments premiers : l'eau, la terre, l'air et le feu. Cette croyance trouve une explication dans l'observation de la combustion d'un morceau de bois. Pendant la combustion (feu), il y a production de fumée (air), de vapeur d'eau (eau) et de cendre (terre). Comme ces quatre éléments ne suffisaient pas, Empédocle et Héraclite proposèrent d'ajouter le concept des oppositions qui apparaît à la même époque en Chine sous la forme du Yin et du Yang, les symboles opposés et complémentaires. La théorie atomique la plus originale de l'époque fût proposée au Ve siècle avant notre ère par Démocrite (460-370). Ce savant philosophe proposa que la matière était constituée de particules infiniment petites et indivisibles. Toutes substances étaient faites de ces particules qui ne diffèrent que par leur forme, la nature de leur mouvement et leur taille relative. Entre ces particules existait un espace vide. La matière était donc discontinue. En grec ancien le mot atomos signifie indivisible et la théorie de Démocrite a laissé ses traces jusqu'à nos jours. Démocrite n'étant pas un philosophe très populaire en son temps, sa théorie ne trouva aucun appui et elle fût donc rejetée au profit d'une théorie de la continuité de la matière proposée par Aristote. Aristote (384-322) s'appuyait sur le concept des quatre éléments de base de Thalès et affirmait que les
atomos ne pouvaient exister puisque invisibles à ses yeux. Aristote adopte l'idée d'Empédocle qui constitue le modèle