Histoire de l'estonie
Au début du XIIIe siècle les rives sud de la mer Baltique constituent une des dernières contrées païennes d’Europe. Les croisades baltes (1200-1227), menées sur le territoire par un ordre de soldats templiers allemand, les chevaliers Porte-Glaive, réalisent la conquête du pays dont les habitants sont convertis à la foi chrétienne. Un État dominé conjointement par des princes-évêques et l’ordre des moines soldats se constitue sur le territoire correspondant à l’Estonie et à la Lettonie modernes. Une société aux classes sociales particulièrement marquées s’installe : la minorité d’origine allemande constitue l’élite politique, militaire, religieuse, intellectuelle et monopolise le commerce et la propriété foncière ; ces Germano-baltes dominent la population indigène, finno-ougrienne sur le territoire estonien, dont la condition va se dégrader au fil des siècles. Cette division perdure jusqu’en 1917. Entre 1418 et 1562 la région forme la Confédération livonienne. Le pays est touché par la Réforme au début du XVIe siècle et opte pour le luthéranisme. Il est le théâtre de conflits qui l’opposent à des voisins de plus en plus puissants : la Russie, la Lituanie, la République des Deux Nations et la Suède. Finalement cette dernière annexe la région en 1595. Initialement, les souverains suédois ne remettent pas en cause la suprématie de la noblesse balte d’origine germanique descendante des chevaliers Porte-Glaive. Cette politique change avec