Histoire des institutions
L’église
Commentaire de la bulle Unam Sanctam de Boniface VIII (18 novembre 1302) à Philippe IV Le Bel.
« Il n’y a pas d’autorité, de corps social organisé, sans l’union du roi et du clergé ». Telle est la pensée d’Hincmar, Archevêque de Reims à la moitié du IXème siècle. Ce dernier traduit aisément les relations particulières qu’entretiennent l’Eglise et l’Etat. Par la suite, la réforme Grégorienne du XIème siècle qui tendait à recadrer, vers ses aspirations originelles, un clergé détourné par le système féodal, affirma la souveraineté sur terre du clergé et de l’Eglise. Le XIème siècle est une période durant laquelle la royauté est affaiblie par le morcellement féodal et l’autorité ecclésiastique tente d’asseoir sa souveraineté apparaissant dès lors comme le seul lien universel qui rassemble les laïcs (outre les liens féodaux). Cependant, petit à petit, le pouvoir royal se reconstruit et dans un premier temps collabore étroitement avec l’Eglise, synonyme d’unité. Mais plus il grandit, plus il mûrit le besoin de s’affirmer car il est sous la coupe à la fois de l’Empire et de l’Eglise. Ainsi, le règne de Philippe IV Le Bel (roi de France de 1285 à 1314), fils de Philippe III Le Hardi, constitue un tournant majeur dans l’histoire du royaume de France. En effet, à la fin du XIIIème siècle, Philippe IV Le Bel, aidé de ses légistes, a usé de l’adage « le roi de France est empereur en son royaume », tiré et amélioré du droit romain, pour affirmer la souveraineté du roi de France face à l’Empire et se détacher de son emprise. C’est la 1ère affirmation de la souveraineté du roi de France et il ne reste plus qu’à en faire de même envers la papauté. Cependant, la tâche est plus ardue car, à cette époque, l’Eglise est plus que jamais confortée dans l’idée de souveraineté absolue de l’Eglise avec Boniface VIII (pontife de 1294 à 1303, Benedetto Caettani de son nom de naissance), 191ème