Histoire du droit
Introduction : Élément d'histoire de la philosophie du droit
Sur quels présupposés philosophiques reposent nos idées actuelles de loi, de justice, de droit ? Le droit utilise un vocabulaire qui est commun à plusieurs disciplines : on parle de loi, les scientifiques aussi, on parle de justice, comme les moralistes, les philosophes ou encore les théologies. Tout cela s'explique car le droit emprunte à d'autres et pourtour a sa logique propre, son autonomie. C'est une discipline à par entière. La pensée antique : pensée juive et pensée grecque. A travers ces deux modèles se formeront le socle des conceptions qui depuis le moyen-âge influent sur notre conception du droit. Chapitre 1 : Les grands modèles antiques Ces deux grands modèles peuvent être désignés sous le nom de volontarisme et de naturalisme. Ces deux courants sont totalement antagoniques, contraires, et pourtant ils ont fait l'objet d'une sorte de synthèse dont nous sommes les héritiers. Pourquoi un si grand antagonisme ? La conception du monde des juifs et des grecs sont à l'opposé. Les hébreux conçoivent le monde à partir de la création divine. Le monde aurait pu ne pas exister si Dieu ne l'avait pas voulu. Au contraire, les grecs ne considèrent pas le monde comme la création d'un Dieu lui même extérieur au monde, les grecs conçoivent le monde comme un univers (un cosmos) existant de toute éternité. La question de la création du monde n'en est pas une : cela existe, et c'est tout. Les Dieux grecs appartiennent au monde, ils appartiennent même aux Cités. Pour les Hébreux, Dieu est éternel alors que le monde ne l'est pas. Pour les grecs, le cosmos est éternel et les Dieux ne le sont pas nécessairement.
Section 1 : Le volontarisme juif Paragraphe 1 : La Torah
Pour les juifs de l'antiquité, la source du droit est la Torah (= en hébreu : la loi). La Torah correspond aux 5 premiers livres de l'ancien testament chrétien (Genèse, Exode, Lévitique, livre des Nombres