Histoire littérale notes de lagarde et michard
La période avant 1914 peut-être analysée avec quelque assurance : l’importance des maîtres qui la dominent ou se formèrent alors ne peut plus être contestée.
Dans « l’entre-deux-guerres » - car les étapes du demi-siècle sont marqués, hélas ! par deux conflits mondiaux – les principaux mouvements se dessinent assez nettement.
Mais à partir de la guerre de 1939-1945 le critique doit procéder avec une extrême prudence, tant parait fluctuante, d’une année à l’autre, la cote des valeurs littéraires et artistiques.
Avant 1914 – de 1918 à 1939 – depuis 1940 : si ces cadres sont commodes, ils ne doivent pas nous faire illusion. La continuité du XXe siècle littéraire apparaît en effet sous sa diversité, et l’on est frappé de constater que certains des courants les plus audacieux, en art comme en littérature, ont pris naissance dès avant 14 ( autour d’APOLLINAIRE) ou dans les années 20 ( ainsi l’antiroman avec André GIDE).
Notre siècle a vu naître un 7e art, le cinéma. Il a ébranlé les structures fondamentales des genres, des arts traditionnels, du langage et même de la pensée.
Il a vu s’affirmer, de Bergson à Sartre ou Camus, l’influence de la philosophie sur les lettres françaises, et la peinture, la sculpture elles-mêmes assumer des ambitions métaphysiques.
Parmi ses traits dominants figurent l’exercice d’approfondissement, la quête des essences (poésie pure, roman pur, peinture pure), la remise en question de toutes les valeurs léguées à notre pays par des siècles de christianisme, par l’humanisme de la Renaissance et par Descartes, enfin l’angoisse qui étreint l’homme devant les menaces pesant sur la civi occidentale, et depuis l’ère atomique, sur l’humanité toute entière.
Tandis que certains créateurs perpétuent, en les vivifiant de leur génie perso, les traditions ancestrales, d’autres, entraînés par l’accélération de l’histoire, tendent à opérer dans la littérature et les arts une révolution perpétuelle ; ainsi s’établit une coexistence,