La capitulation d'une armée française à Sedan, le 2 septembre 1870, et la captivité de l'empereur Napoléon III vont être fatal au Second Empire. Le 4 septembre, sous la pression d'un mouvement populaire parisien qui envahit le Corps législatif, les républicains jusque-là hésitants mettent à bas l'Empire et proclament la IIIe République à l'Hôtel de Ville. Le changement de régime en province se fait dans la douceur, exceptés dans certaines grandes villes comme Lyon ou Marseille où l'extrême gauche tente de s'emparer du pouvoir. A la suite de diverses tractations, un « gouvernement de la Défense nationale », en raison de l'invasion prussienne, se met en place, présidé par le général Trochu et dominé par les républicains modérés.Malgré une naissance difficile marquée par l'élection en février 1871 d'une Assemblée nationale à majorité monarchiste, la IIIe République qui s'installe est le plus durable des régimes que la France ait connu depuis 1789. Ce résultat sera confirmé par la victoire des républicains lors de toutes les élections législatives entre 1876 et 1914.
La conquête de la République par les républicains (1870-1879)
Un régime encore incertainEn dépit d'une situation militaire désespérée, les français poursuivent les combats. De septembre 1870 à janvier 1871, Paris est l'objet d'un terrible siège marqué par la disette, de nombreux bombardements et un hiver rude. Le 18 janvier 1871, Guillaume Ier, roi de Prusse, est proclamé « empereur d'Allemagne » à Versailles. Dix jours plus tard, le gouvernement provisoire français sollicite un armistice pour négocier les conditions de la paix.Bismarck demandant à traiter avec un gouvernement légitime, des élections se tiennent le 8 février 1871 dans une atmosphère dramatique et en l'absence d'une véritable campagne électorale. Tandis que les monarchistes, favorables à la paix avec la Prusse, arrivent à constituer des listes de large union tout en restant discrets sur la question du régime, les républicains, unis sur la