Histoire
Avec l'invention de l'écriture apparaît le récit historique, qui est de beaucoup antérieur à la conceptualisation de la discipline historique. Les premières chroniques mésopotamiennes remontent au début du IIIe millénaire av. J.-C et se dégagent de toute influence mythologique à partir du début millénaire suivant. Il s'agit de renseignements utiles aux dynasties, de listes décrivant année par année les événements d'un règne (celui d'Hammurabi), d'un État (Mari), voire, dans le cas de la chronique synchronique, de plusieurs États (la Babylonie et l'Assyrie). La vocation de ces listes est purement mémorielle et didactique, et elles ne sont pas exemptes d'un certain parti pris : il s'agit de faire connaître à la postérité sous un jour positif les faits et gestes de son souverain 8.
L'histoire en Grèce antique conserve certains de ces aspects en développant parallèlement des préoccupations littéraires et scientifiques comme en témoignent les œuvres d'Hérodote, de Thucydide et de Polybe. Hérodote (-484 ou -482, -425) est un savant grec qui parcourt durant sa vie l'Égypte actuelle et le Moyen-Orient, allant jusqu'à Babylone. Dans ses Enquêtes, il veut faire œuvre de mémorialiste et raconte des événements récents, les guerres médiques, « afin que le temps n'abolisse pas les travaux des hommes ». Il se place donc dans une perspective historique qui fait qu'on a pu le qualifier de « père de l'histoire »9.
Si Hérodote est vu comme l'initiateur du récit historique, c'est Thucydide (vers -460 - vers -400) qui le premier a posé la méthode