Histoire
III – Des bourgeoisies aux classes moyennes
La conquête du pouvoir
La bourgeoisie sort largement gagnante de la révolution qui lui a donné durablement le pouvoir : les nobles sont écartés et le peuple n’a pas voix au chapitre grâce au suffrage censitaire.
Les lois qu’elle vote l’avantagent et privilégient ses priorités : la consécration de la propriété individuelle, l’autorité du père de famille, la soumission des femmes en général, de l’épouse en particulier, considérée comme un accessoire éventuellement utile.
Ces nouveaux notables tiennent non seulement le pouvoir politique, mais ils sont encore juges, conseillers d’Etat : ils ont les outils pour façonner une société conforme à leur idéal. L’Empire a cependant affaibli les commerçants en raison du blocus, la France perd de nombreux marchés. Ces nouveaux conquérants du pouvoir ont vite oublié qu’ils ont fait la révolution et leur notabilité les rend conformistes, jusque dans leurs goûts culturels. L’académisme devient synonyme de lourdeur ou d’ennui et plus d’un artiste aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs est alors rejeté.
A la faveur de la révolution industrielle se révèle un groupe dynamique et créatif, ce qui parfois suscitera des résistances de la part d’un establishment très conservateur, exécrant le risque sous toutes ses formes.
Les plus habiles coloniseront les allées du pouvoir, consolidant au passage leurs fortunes, avec la bénédiction de l’Eglise qui se range alors nettement du côté des puissants, prêchant volontiers la résignation face à une réalité qu’un au-delà apaisé et bienheureux viendra compenser plus tard.
1. La grande bourgeoisie au pouvoir
Composée d’actifs engagés dans des activités très rémunératrices, la grande bourgeoisie se distingue de l’aristocratie foncière qui est rentière et des petite et moyenne bourgeoisies, qui ont de moindres revenus.
On y rencontre des industriels, des banquiers, les