Historique sur l'anorexie
L'anorexie n'a pas toujours été considérée en tant que maladie. Selon les chroniques et hagiographie,au Moyen Age, les saintes ne se nourrissaient pas en prétendant être incapable de manger un repas. C'était des femmes connues pour ne consommer que l'eucharistie et ne rien manger d'autre. Dès le XVII, les médecins commencèrent à s'intéresser sur cette abstinence alimentaire chez les femmes du Moyen Age. Ils nommèrent ce phénomène inedia prodigiosa et anorexia mirabilis (perte miraculeuse d'appétit). Certains médecins et historiens prétendent qu'il n'y a aucune différence entre l'anorexie mentale et l'anorexia mirabilis. L'historien R.Bell est d'accord avec cette affirmation et la soutient en expliquant les cas de jeûne médiévale en utilisant des théories psychologiques modernes. Il qualifie ces femmes de « saintes anorexiques » qui cherchaient une identité et une autonomie dans une société qui opprimait les femmes. Selon lui, la psychologie féminine est toujours restée la même et c'est l'argument le plus pertinent qu'il puisse trouver. Pour beaucoup d'autres, le rapprochement du jeûne médiéval avec l'anorexie mentale serait une erreur puisque le refus de s'alimenter était considéré comme un acte de piété.
A partir du XVIII siècle, on commence à considérer le jeûne plus comme un symptôme de maladie qu'un signe d'intervention surnaturelle. Des expérimentations s'en suivront sur des jeunes filles pour comprendre pourquoi elles ne voulaient plus se nourrir. C'est la mort de certaines d'entre elles qui permettra à la médecine d'en faire un symptôme. En 1873, le médecin français Lasègue ainsi que le médecin anglais Gull publie tous deux des articles qui décrivent des cas de jeunes filles de bonnes famille qui maigrissent en réduisant leur alimentation et augmentent leurs activités physiques. Les auteurs de ces textes sont considérés comme les pères fondateurs du diagnostic médical d'anorexie. Dès lors, apparaît le terme d'anorexie «