Holisme/individualisme
A La tradition classique du holisme, ou "la société fait l’individu"
Durkheim, l’holisme et l’objectivisme
Emile Durkheim est souvent considéré comme étant le père du holisme. Le principe du holisme dit que pour connaître un être, il suffit de connaître l’ensemble du système dont il est une partie. C’est-à-dire qu’un être est entièrement déterminé par le tout dont il fait partie : il suffit de connaître ce tout pour comprendre les propriétés de l’élément étudié. L’holisme suppose que la société exerce une contrainte sur l’individu qui doit intérioriser les principales règles et les respecter. Les comportements individuels sont donc socialement déterminés. On appelle le point de vue de Durkheim le paradigme holistique. Pour lui et tous ceux qui se réclament de son héritage, la société est un holon, un tout qui est supérieur à la somme de ses parties ; elle préexiste à l’individu et les individus sont agis par elle. Dans ce cadre, la société englobe les individus et la conscience individuelle n’est vue que comme un fragment de la conscience collective. L’objet de la sociologie doit être le fait social : il est extérieur à l’individu et exerce une contrainte sur celui-ci. Les individus sont encadrés dans des institutions. L’holisme se rapproche sensiblement de l’objectivisme, qui est une vision fonctionnelle de la société : au sein de celle-ci, les normes constituent un élément de régulation et le respect de ces normes est la condition de l’intégration.
Dans Règles de la méthode sociologique, publié en 1895, Durkheim établit la spécificité et l’autonomie du social comme domaine de connaissance. Les phénomènes sociaux ne se réduisent pas à des idées, des représentations et des sentiments. Ils sont extérieurs aux individus, et s’imposent à eux, même lorsqu’ils semblent être aussi intimes que le sentiment du respect ou de la pitié. De tels phénomènes, bien loin de nous être immédiatement connus, sont en