Holocauste
Bauman, tirant une conclusion de ce constat, souhaite que la sociologie s'empare et se sente concernée, questionnée, par les crimes nazis : le mécanisme d'extermination mis en place par les nazis l'a été de façon rationnelle et planifiée, moderne, par des ingénieurs hautement qualifiés
Ce que Bauman veut mettre en évidence c'est que les « débordements » nazis sont une possibilité permanente, une bifurcation pas si improbable, de toute société qui a fait de la rationalité scientifique une valeur cardinale. Mieux, l'organisation même de la société moderne renforce les possibilités de telles horreurs : « c'est l'esprit de rationalité instrumentale, avec sa forme bureaucratique moderne institutionnelle, qui rendit les solutions de type Holocauste non seulement possibles mais éminemment raisonnables et augmenta la probabilité de leur choix. Cet accroissement de la probabilité a un lien plus que fortuit avec la capacité de la bureaucratie moderne à coordonner l'action d'un grand nombre d'individus d'une moralité irréprochable dans la poursuite de n'importe quel but, même immoral. »
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Bauman conteste donc toute idéologie qui tendrait à établir que les atrocités nazies sont liées à une insuffisance de civilisation et de rationalité. C'est une sorte de pavé dans la mare de tout progressisme, quel qu'il soit (Bauman cite le marxisme, la psychanalyse, le rationalisme de Max Weber...)
La plus grande partie de l'ouvrage illustre et reprend tous les points nécessaires à sa démonstration.
Il convient selon lui d'éviter le double écueil consistant à faire des massacres de la période quelque chose de totalement exceptionnel et unique (lié à la germanité ou à la destinée du peuple juif), ou, en sens contraire une guerre parmi d'autres, simplement un peu plus violente.
Il faut donc considérer, par