Huis clos
Les circonstances de la guerre, notamment l'occupation du nord de la France par l'armée allemande créent paradoxalement une situation favorable pour l'activité théâtrale. Les Parisiens, pendant quatre ans n'auront guère occasion de quitter leur ville. Le theatre fait refuge comme les écrans sont souvent monopolisés par les films allemands. Dans le theatre, lieu d'évasion et de divertissement, circulent des mots de passe que ne saisissent pas toujours ou pas tout de suite les censeurs allemands.
Le malentendu de Camus
Albert Camus, né en 1913 en Algérie française s'engageait comme journaliste militant dans la Résistance et dans les combats moraux de l'après-guerre. Pendant les années sous l'occupation il développe à travers de son oeuvre qui contient le théâtre, le roman, des nouvelles et des essais un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine. Pour lui, la révolte qui conduit à l'action était réponse à l'absurde. C'est cette acte de révolte qui donne un sens au monde et à l'existence. Camus était tout d'abord témoin de son temps, intransigeant et refusant toute compromission, il n'appartenait à aucune famille politique déterminée et s'opposait entre autres au christianisme, au marxisme et à l'existentialisme (même qu'on l'attribuait souvent au dernier).
En 1944, "Le malentendu" qui a été écrit en 1941 en France occupé, va être représenté pour la première fois dans une mise en scène de Marcel Herrand. La pièce fait partie du "cycle de l'absurde" qui contient "L'étranger" (1942) et "Le mythe de Sisyphe" (1942).
Jan, jeune homme riche et amoureux décide de renouer le lien avec sa famille qu'il a quitté les années auparavant. Il retourne dans son village natal ne pas sachant comment informer sa vraie identité. Il séjourne dans l'auberge tenue par sa mère et sa soeur en attendant l'occasion pour sa déclaration. Maria, sa femme, tente de le dissuader. Ce qu'elle ne sait pas: La mère et la fille