Hyacinthe Rigault
Hyacinthe Rigaud,
Portrait de Jacques-Bénigne Bossuet, 1702, huile sur toile, 2,40x1,65, Paris, Louvre, INV 7506
Acquis en 1821
Salle Sully, 2 e étage, Les peintres de Louis XIV, Salle 34, salle fermée au public
Introduction (contexte et présentation générale de l’œuvre)
Le XVIII éme siècle s'intéressa particulièrement à la personne, à l'individu social. Les nouveaux courants spirituels, en transformant l'image de l'homme, marquèrent l'évolution du portrait de manière significative : au-delà de l'agrément, l'art de l’effigie devint alors connaissance, exploration de l'être. Le siècle des encyclopédistes, qui inventa l'esthétique, la critique et l'histoire de l'art, fût le siècle du portrait. Il sut exploiter toutes les ressources d'un genre qui - depuis la fin du Moyen Âge - n'avait cessé d'évoluer ( le plus vieux portrait autonome français connu serait l’effigie de profil du roi Jean le Bon, peinte sur panneau vers 1349/1360, attribuée à Girard d'Orléans).
Jean II le Bon (1319-1364), Roi de France, attribué à Girard d'Orléans, vers 1349-1360, huile sur bois, 60x44 cm, Paris, Louvre
Le renouveau du portrait français, dans ce "siècle heureux", se distingue davantage par la recherche des caractères individuels que par la différenciation des types ou sous-genres définies déjà aux XVIe et XVIIe siècles en Italie et dans les Pays du Nord. Sur l'ensemble du siècle, la variété des portraits, où triomphent couleur et sûreté du dessin, atteste à la fois cette nouvelle relation entre l'art et le sentiment, et une grande diversité de talents: Réalisme des matières chez Rigaud, touches vaporeuses de Nattier, vivacité d'expression chez La Tour...
Devenu fort lucratif, l'art du portrait va attirer dès lors les grands noms de la peinture d'Histoire. Le portrait est défini dans le Dictionnaire de Furetière (1690) comme la "représentation faite d'une personne telle qu'elle est au naturel" ; pour l'encyclopédie, c'est " l'ouvrage d'un peintre