Hyperactivité
L’école n’en peut plus, ne sait comment le punir. Il est au bord de l’exclusion : « personne n’arrive à le cadrer, il nous déborde ».
Les parents sont débordés, eux aussi, par ce tourbillon bruyant et grossier (« caca ! Prout !, ne cesse-t-il de dire en sautant sur le divan du bureau de consultation comme sur un trampoline), ils ne peuvent arrêter ce tapage.
Julien n’écoute rien, n’entend rien, semble sourd à la voix de l’autre, qu’elle soit interrogative ou menaçante : « Tu vas être puni ! »
Les fessées, le coin ne servent à rien et arrêter sa course en le prenant dans les bras se termine dans un pugilat vociférant d’où les parents sortent épuisés pendant que Julien reprend son mouvement giratoire perpétuel.
Que met-il ainsi en jeu ? Et pour qui ?
Les parents sont venus avec la petite sœur de 6 mois, très souriante, elle observe la scène tranquillement, sur les genoux de sa mère.
Julien, lui, ne dit pas grand-chose, mais va agir : il déloge son père du fauteuil où celui-ci est assis près de la mère. Il l’envoie sur la chaise prévue pour lui et prend sa place sur le fauteuil. Puis il va laisser vide le fauteuil tout le temps de la consultation. Est-ce qu’il ne supportait plus d’être si près de sa mère ? Il tourne, vire dans la pièce.
Quand le père prend la sœur sur ses genoux, il vient l’en déloger, réclamant les deux genoux du père.
Où est sa place ? À l’évidence, il la cherche !
La mère insiste sur son indisponibilité pendant sa seconde grossesse : elle a dû rester alitée plusieurs mois, ne pouvant plus « soulever » Julien ou le prendre dans les bras, ce qu’il réclamait. À ce moment-là, en riant, il