Hérodiade - mallarmé
Dans la deuxième moitié du XIXème siècle se développe avec Verlaine, Laforgue et Mallarmé, le mouvement du symbolisme qui est le signe d’une révolution du langage poétique. Au travers d’un culte baudelairien et idéaliste et par l’utilisation du vers libre, l’imitation du réel est bannie pour laisser place à l’évocation d’un monde supérieur, accessible par le langage. Dans Hérodiade, drame lyrique finalement resté à l’état de fragments, Mallarmé tente d’atteindre cet Absolu. Sous la forme d’une pièce de théâtre poétique il retrace l’histoire d’Hérodiade, princesse juive née dans les deux premières décennies avant notre ère. Dans cette scène, un dialogue en alexandrins se déroule entre Hérodiade et sa Nourrice. La première s’adresse à la seconde, d’abord en lui contant une sorte de voyage onirique, puis de façon plus commune et vraisemblable, en reprenant le dialogue dans un rapport de force maître/valet à propos d’attitudes du quotidien. Ici, fidèle à son idée de supériorité perfective, Mallarmé n’hésite pas à transformer la syntaxe et à recourir à un lexique particulier, au risque de glisser vers une forme d’hermétisme. La puissance des mots de naît pas de leur sens mais de leur seule « vibration sonore » qu’il revient au lecteur de percevoir. Celui-ci doit donc voir au-delà des mots pour comprendre et appréhender les symboles d’un monde dépouillé de toute forme de médiocrité. De ce fait, il convient de se demander si la particularité du texte ne relève pas de la façon dont Mallarmé joue des codes esthétiques de plusieurs genres pour proposer une nouvelle vision du monde. On comprend tout d’abord que ce texte est en partie une scène théâtrale classique et lyrique introduisant une volonté de modernité ; qui joue cependant des codes esthétiques de plusieurs genres ; et que cela a manifestement un prix : la compréhension du lecteur qui se heurte à un texte hermétique.
Tout d’abord, si le texte semble en partie