Immigration Irlandaise au XIXe siècle
En 1980, dans son ouvrage America ! America ! Trois siècles d’immigration aux États-Unis, l’historienne Jeanine Brun mettait en lumière l’importance de l’émigration irlandaise vers les Etats-Unis au XIXe siècle.
Le terme émigration désigne le fait de sortir de son pays d’origine pour s’installer dans un pays étranger. Au milieu du XIXe siècle, l’Irlande est le pays européen qui connaît la plus forte émigration. Cette émigration trouve son origine dans la catastrophique Irish Potato Famine de 1846.
Obligés de fuir pour survivre, les Irlandais s’intègrent difficilement dans leur pays d’accueil : les Etats-Unis.
Comment la misère et la pauvreté sont-elles à l’origine de l’émigration irlandaise en Amérique ?
I. La forte émigration irlandaise vers les Etats-Unis
En 1841, l’Irlande, qui fait partie du Royaume-Uni, compte 8,1 millions d’habitants. La forte émigration qui commence à partir de 1845 est liée à deux grands facteurs. D’abord, la culture de la pomme de terre, l’aliment de base des Irlandais, est dévastée par un parasite : le mildiou. A partir de 1845, le pays est touché par une Grande Famine. Cette catastrophe agricole s’accompagne de plusieurs hivers rigoureux qui favorisent l’apparition d’épidémies. Ainsi, entre 1845 et 1849, 1,5 million d’Irlandais décèdent.
La crise du mildiou provoque des tensions politiques : les Irlandais accusent les Britanniques d’être responsables de la famine. En effet, en Irlande, les terres appartiennent essentiellement à des Anglais qui n’habitent pas sur l’île, les tenanciers irlandais sont dans l’obligation de vendre les récoltes de céréales pour payer leur fermage et ne peuvent que se retourner vers la pomme de terre pour se nourrir. La crise de la pomme de terre provoque un appauvrissement des paysans qui ne peuvent plus payer leur loyer et sont expulsés par les Britanniques.
En 1848, une insurrection est organisée par le mouvement « Jeune Irlande » mais c’est un