Immigrations en aquitaine
Avant le XX° siècle
L'Aquitaine, tête de pont des négoces esclavagistes et coloniaux
Bordeaux et Bayonne, ports négriers :
Bayonne accessoirement, mais surtout Bordeaux, ont été des villes où s’organisèrent de nombreuses expéditions outremer, vers l’Europe du Nord, l’Asie, l’Afrique et les Amériques.
De ces ports étaient organisés commercialement et logistiquement l’exportation de produits de l’Aquitaine (dont le vin) et de France, les importations de produits et matériaux exotiques (épices, bois…), les émigrations vers les nouveaux mondes (particulièrement Basques, Béarnais et Landais de Chalosse pour les Aquitains). Dès les premières années du XVIe siècle, le Port de la Lune à Bordeaux, spécialisé dans le cabotage, commence à organiser des expéditions trans-océaniques. 40% du commerce entre la France et les Antilles au XVIIIe siècle passe par Bordeaux, les trois quarts des marchandises repartant vers les ports d’Europe du Nord.
Pour autant, il est un trafic qui ne fut pas à l’honneur des villes, et qui aujourd’hui encore pèse dans l’histoire régionale et nationale : l’esclavagisme, et plus particulièrement la traite d’esclaves de l’Afrique vers les Amériques.
Ces commerces avaient doté les négociants et armateurs bordelais des infrastructures, des savoir-faire et des capitaux suffisants pour leur donner une place dominante dans l’exploitation des colonies occidentales, notamment celles de l’Empire français qui se constitue au XIXe siècle. Cela a aussi permis la constitution de fortunes, qui ont durablement marqué la ville et la région de leur empreinte grâce aux investissements dans les vignobles et dans l’immobilier. Aujourd’hui, des hôtels particuliers et surtout des rues portent encore les noms des négriers (Nairac, Gramont, Gradis, Baou,Laffon, Balguerie-Stuttenberg, Saige, Laine, Bigo…).
Ce trafic n’a amené que peu de migrants d’origine africaine ou asiatique sur le sol aquitain. Des esclaves, des esclaves affranchis ou