L’impact du cadrage macroéconomique sur l’allocation des ressources à la lutte contre la pauvreté au Tchad Par DOUDJIDINGAO Antoine1 Introduction Instrument le plus important en matière de politique économique et sociale du gouvernement, le budget de l’Etat exprime les engagements politiques, les priorités économique et sociales, les objectifs et les décisions en matière de lutte contre la pauvreté. Il reste donc à savoir comment réunir les fonds et comment les dépenser. Dans la plupart des pays en voie de développement, les ressources budgétaires sont majoritairement de provenance extérieure : appui budgétaire, aide au développement, emprunts, dons et subventions, etc. Pour les exercices budgétaires 2004 et 2005 par exemple, les apports extérieurs prévues dans le budget de l’Etat Tchadien sont évaluées respectivement à 225,254 milliards de FCFA (environ 343 millions d’euros) et 210,154 milliards de FCFA (environ 320 millions d’euros) et représentent 50,25% et 40,07% des recettes budgétaires globales. Généralement, ces apports extérieurs qui sont sous-tendus par des conditionnalités dont le cadrage macroéconomique du pays se doit de tenir rigoureusement compte, canalisent et déterminent l’allocation des ressources. Et cela soulève la question relative au rôle que jouent les institutions financières internationales et des autres bailleurs de fonds dans la définition des priorités du pays. Dès lors, on se poserait la question de savoir comment un pays pauvre comme le Tchad peut-il allouer de manière optimale ses ressources budgétaires à la lutte contre la pauvreté quand il est contraint par les éléments extérieurs dans la définition de son cadrage macroéconomique et se voit dicter sa politique économique de l’extérieur ? Les critères les plus plausibles en matière d’allocation des ressources budgétaires actuelles au Tchad sont ceux de la SNRP qui guident en principe les allocations budgétaires. On citera entre autres priorités, la santé, l’éducation, les