Incipit dans le roman noir
Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohamed Moulessehoul, est un écrivain algérien du 20ème siècle, né en Janvier 1955 dans le Sahara algérien. Il a écrit Morituri, publié en 1997, qui est le premier volet d’une trilogie composée de Double Blanc et l’Automne des Chimères. Morituri, qui est un roman noir, évoques des réalités difficiles : les problèmes sociaux et politiques de l’Algérie des années 1990. Nous allons nous demander en quoi l’incipit de Morituri parvient-il à susciter la curiosité du lecteur.
Pour répondre à cette question, nous allons tout d’abord étudier les rôles de l’incipit, et ses caractéristiques dans le roman policier. Puis nous verrons les procédés littéraires que l’auteur utilise ainsi que les procédés d’écriture du registre réaliste.
I. L’incipit du roman policier : des buts particuliers
Le rôle de l’incipit est d’informer, d’intéresser et de nouer le « contrat de genre ».
1) Informer
• La temporalité : On constate qu’aucune date précise n’est indiquée, mais la période reste floue. On constate que l’époque du récit est difficile et dangereuse avec « Les temps sont durs » p.13 • Le lieu : Il n’est pas précisé non plus, nous ne connaissons ni le pays ni la ville. • Les personnages : On sait juste que sa femme s’appelle Mina mais le narrateur n’est pas nommé par un nom ou un prénom. Sa nationalité n’est pas indiquée non plus. Sa classe sociale est précisée, avec « j’enfile mon costume de prolétaire malgré lui » p.14
2) Intéresser
• L’incipit est censé intéresser le lecteur, et lui donner envie de poursuivre sa lecture, et ce rôle est entièrement rempli grâce à Khadra. Pour intéresser le lecteur, des figures de styles sont souvent utilisées, mais le suspens peut également l’outil qui y contribuera. • L’incipit n’en dit que très , peu, voir pas assez, autant sur les lieux, la temporalité, que sur les personnages, ce qui pousse le lecteur à se poser des questions… donc de vouloir