Incipit de nouvelle réaliste et contemporaine
LIBAN Willhem
Sujet d'Invention : Description
Il était plus de trois heures du matin dans la banlieue de Pavillon-sous-bois. Une nuit suffocante du mois d'Août éclairée par la lumière crue et blafarde de la pleine lune qu'un ciel dénué de nuages ne pouvait pas cacher. Entre les barres et les tours, séparées par quelques carrés d'herbe jaunie qui prenaient un repos mérité de quelques heures avant le retour du soleil écrasant de la journée, rien ne bougeait, si ce n'est les malheureux emballages dépassant des poubelles à l'arrière des bâtiments, entraînés par une brise qui ne parvenait pas à rafraîchir l'atmosphère étouffante. Cependant, au troisième étage dune tour de la rue Honoré de Balzac, une fenêtre était légèrement éclairée. La lumière venait de la fenêtre d'un jeune homme penché sur son ordinateur, le dos courbé, comme niant l'existence du dossier de sa chaise de bureau.
Le sol de sa chambre était jonché de vêtements chiffonnés et de quelques boites contenant des objets pour le moins variés : des monceaux de câbles, ses petites voitures qui ne le quittaient pas depuis son enfance, quelques bandes dessinées ça et là. Malgré le désordre apparent, le sol était exempt de saletés ou de poussière : même s'il n'était pas un spécialiste du ménage, il tenait à ce que la plupart des gens appelaient « son antre », et ne tenait pas à le voir crouler sous les emballages de gâteaux ou les canettes, ce qui ne l'empêchait pas d'en consommer abondamment : sa poubelle débordant presque en témoignait. Seul son lit défait était un peu plus négligé ; ce n'était pas ce qui lui servait le plus. Le ventilateur tournant à plein régime était la seule chose qui brisait le silence de cette chambre au premier abord désordonnée mais tout sauf négligée par son propriétaire. Le casque vissé sur ses oreilles le coupait quand même de se bruit, si léger soit-il, les clics aléatoirement espacés de sa souris le faisant naviguer à travers les méandres