Incipit d'illusions perdues de balzac
Cours sur Illusions perdues
Azhari
Explication de texte
L’Incipit (pp.61-62)
Cette première page d’Illusions perdues installe d’entrée de jeu le lecteur au cœur du roman, à savoir l’imprimerie. Evoquer cette dernière au seuil de l’histoire est, pour Balzac, une façon de dire l’importance que prendra la fabrication du livre dans le roman à venir.
La première partie de l’incipit résume très brièvement la situation de l’imprimerie de Province en opérant déjà un va et vient spatiotemporel, entre Paris et la Province, entre le passé et le présent de l’écriture, celui de la rédaction (1837) et le temps de l’histoire. Le deuxième mouvement met en scène le personnage de Séchard, après l’avoir introduit à la fin du premier. Ici, le narrateur recourt au passé, par le procédé de l’analepse, pour expliquer la situation présente du personnage. La mention de la date de 1793 met l’accent sur le rôle important que jouera l’Histoire dans Illusions perdues.
L’évocation de l’Histoire, l’introduction de la vieille imprimerie du vieil imprimeur ainsi que la double opposition Paris /Province et passé/présent donnent à l’incipit du roman sa fonction programmatique. Mais cette première page, entant que premier contact entre le narrateur et le lecteur, a pour fonction également d’ancrer l’histoire dans la réalité, c’est-à-dire d’installer l’illusion réaliste, d’où cette insistance sur les détails qui sont là à la fois pour créer l’effet de réel’ propre au roman réaliste, et pour mettre en place la correspondance, propre au roman balzacien, entre les objets et les personnages. L’étude de cette page doit donc s’attacher à montrer les caractéristiques de l’incipit réaliste ( fonction programmatique, illusion réaliste, contrat de lecture,etc.).