D’un geste mécanique, il jette un gobelet de plastique dans lequel il vient de boire son café matinal, car comme chaque jour, il sait qu’il ne tiendra pas sans.
Il s’appelle Jude. C’est un jeune homme dans la trentaine d’années. Habillé élégamment, jean foncé, chemise blanche, veste de costume et cravate noires. Ses cheveux sont châtain avec quelques reflets blonds, et ses yeux sont d’un bleu glacé qui vous fige sur place. Néanmoins, il a un regard profond et l’on peut y lire une certaine dureté, comme s’il avait eu un dur passé.
Aujourd’hui, le 28 avril 2010, il fait beau. Beaucoup de gens sont sortis de chez eux, pour profiter de cette belle journée. Jude s’est assis sur un banc, dans le Parc Monceau situé dans le VIII arrondissement de Paris. Il aime cet endroit, c’est un peu son refuge. Il n’y a qu’ici qu’il se sente bien, lorsqu’il est figé sur son banc, tel une statue, qu’il écoute son MP3 et qu’il peut admirer les choses qui l’entourent. Il contemple chaque arbre, chaque feuille, chaque insecte volant, chaque fleur, les nuages et les enfants qui jouent. Aujourd’hui il remarque qu’il y en a plus que d’habitude. Il ferme les yeux, se laissant aller sur une de ses chansons préférées : ‘Mad World’ de Gary Jules. Il se sent presque heureux. Presque.
Soudain, il sent quelque chose contre sa chaussure. Il rouvre les yeux, et trouve à ses pieds une balle rouge.
Il a un premier flash-back, 15ans en arrière. Cette balle rouge lui rappelle ce terrible jour, cette journée qu’il aimerait à tout prix effacer de sa mémoire, cette journée qui le ronge à petits feux. Le jour de la mort de sa sœur jumelle,