Individuation
Depuis la Grèce antique, ce processus constitue un des grands enjeux de la philosophie. Socrate, par la méthode de la maïeutique, consistant à faire accoucher l’esprit des pensées qu’il contenait déjà, est à l’origine du principe d’individuation.
L’individuation humaine est triple: psychique, collective et technique. Elle est toujours « à la fois » psychique (« je »), collective (« nous ») et technique (ce milieu qui relie le je au nous et qui repose sur des techniques de la mémoire). Cet « à la fois » constitue en grande partie sa définition,
Les technologies de l’esprit (mnémo-technologies), sur lesquelles le processus d’individuation repose, sont des moyens d’artificialisation et d’extériorisation technique de la mémoire. Ces mnémo-technologies sont les supports artificiels de la mémoire sous toutes leurs formes : de l’os incisé préhistorique au lecteur MP3, en passant par l’écriture de la Bible, l’imprimerie, la photographie, etc.
La télévision, la radio, internet, en tant que mémo-technologies, sont de nouvelles formes, de nouveaux supports de la mémoire collective et individuelle. Ils appellent de nouvelles pratiques. La question qui se pose alors est de savoir, si dans notre société, les technologies de l’esprit ont toujours comme seule fin de favoriser, de soutenir le processus d’individuation ; ou si, à l’inverse, elles contribuent à une dés-individuation en servant au contrôle des esprits.
Pour y répondre, nous proposons dans un 1er temps de récapituler les grands moyens technologiques, supports de l’esprit à travers l’histoire de l’humanité, des premières formes de l’écriture jusqu’à la convergence numérique.
Nous montrerons ensuite comment ces développements sont aujourd’hui mis à profit dans nos sociétés à des fins de contrôle des esprits, pour l’essentiel.
Nous discuterons enfin en quoi les