Institut de recherche pour le développement
Selon la tradition orale, les ancêtres des Mijikenda, originaires du Nord, ont été contraints de migrer, chassés par l’avancée d’un groupe pasteur hostile. Dès le XVIe siècle, ils édifient sur des collines boisées une cinquantaine de sites fortifiés, ou kayas, pour se protéger. Au XIXe siècle, les conditions de vie étant pacifiées, les Mijikenda commencent à s’installer en dehors des forêts.
Placées sous la responsabilité des anciens, les kayas originelles sont conservées comme lieux sacrés et places funéraires. Des règles strictes sont édictées afin de garantir la sacralité des forêts : le bois et la végétation ne peuvent être coupés et certains lieux investis d’une forte valeur magique sont réservés aux aînés.
Cette sanctuarisation explique la grande richesse écologique des kayas, où de nombreuses espèces d’oiseaux et de papillons ont été identifiées. Les kayas font encore l’objet de cérémonies magico-religieuses comme les rituels de pluie et de bien-être de la communauté.
Témoins d’une tradition culturelle vivante, plusieurs d’entre elles ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco à l’initiative des Musées nationaux du Kenya qui, depuis 1992, tentent de préserver ce patrimoine menacé par la croissance démographique, la déforestation, l’agriculture mal contrôlée et la pression touristique.
En juillet 2008, des travaux