Victor Hugo est le plus grand écrivain de la littérature française. Auteur des Misérables, de Notre-Dame de Paris, (romans historiques), de Ruy Blas (drame romantique ayant inspiré plus tard le film « La folie des grandeurs »…) ou encore du recueil poétique Les Contemplations, il a su renouveler tous les genres. Il est la plus grande figure du courant romantique. On oublie aujourd’hui qu’il a été aussi un homme politique de 1er ordre, militant pour plus de justice, pour l’école, la fin du travail des enfants mais aussi contre la peine de mort. Louis-Philippe nomme Hugo « Pair de France » en 1845, Hugo est un Républicain. Il est élu député à l’Assemblée constituante de 1848 puis 1871 (entre temps, il s’est exilé). Il condamne ensuite le coup d’Etat du 2 décembre 1851 du Prince Louis-Napoléon (neveu de Napoléon Bonaparte). Il est alors contraint de s’exiler en Belgique, puis sur les îles de Jersey et Guernesey. A la proclamation de la République en 1870, Hugo rentre à Paris où il est accueilli triomphalement. Il incarne aux yeux du peuple français la résistance républicaine au Second Empire. En 1876, il est élu sénateur. Le 22 mai 1885, Victor Hugo meurt à l'âge de 83 ans. Le corbillard "des pauvres", comme il l'a souhaité, emporte son cercueil vers des funérailles nationales. Sa dépouille est exposée sous l'Arc de triomphe puis portée au Panthéon. Une foule de 2 millions de personnes suit le cortège... Le poème qui nous est proposé s’intitule « Le Bord de la mer » et est extrait des Châtiments, publiés en 1853. Tout ce recueil est consacré à la critique de Napoléon III, Hugo, en exil après son coup d’Etat, veut inviter le peuple français à la révolte. Il s’agit d’un poème étonnant, épique, qui prend aussi la forme d’un dialogue de théâtre entre plusieurs allégories ; toutes poussent au meurtre politique un personnage historique, Harmodius, (qui a tué au VIe siècle un tyran). Par analogie, le lecteur comprend que le tyran qu’il faut tuer est réalité Napoléon III.