Introduction memoire m1 psychologie skizophrenie
L'"anhédonie", terme introduit par Ribot en 1896, fait référence à la perte totale ou partielle de la capacité à éprouver du plaisir, et est caractérisée par le déficit de la composante subjective, et non expressive ou physiologique, du plaisir (Loas, Noisette,
Legrand, & Boyer, 2000). Depuis Rado (1956) puis Meehl (1962), l'anhédonie est reconnue comme un symptôme courant de la pathologie schizophrénique.
Les troubles d'anhédonie et d'apathie font partie des principaux symptômes négatifs de la schizophrénie et ont été relevés dès les premières descriptions sémiologiques de la maladie (Bleuler, 1911). Ces concepts connaissent un regain d'intérêt depuis les années 80 et ont donné lieu à de nombreux travaux, essentiellement anglo-saxons2 (Brown & Pluck,
2000). La question de la compréhension et de la prise en charge de ces troubles est d'importance, car les symptômes négatifs cliniquement significatifs concernent environ
20% des patients souffrant de schizophrénie et contribuent à long terme à l'évolution déficitaire des patients (Kirkpatrick, Fenton, Carpenter, & Marder, 2006 ; Wolf, 2006), affectant notamment les relations sociales, l'autonomie des patients, et plus précisément les comportements dirigés vers un but (Brown & Pluck, 2000).
Or des études récentes (Gard, Gard, Kring, & John, 2006 ; Gard, Gard, Kring, Horan &
Green, 2007) ont montré que les patients affectés de schizophrénie éprouvent la même intensité de plaisir que les sujets témoins lors d'une activité en cours, mais présentent un déficit dans la capacité d'anticiper la valeur hédonique