Introduction l'ile des esclaves de marivaux
Je vais procéder à la lecture analytique d’un extrait de L’île des esclaves de Marivaux, de son vrai nom Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux. Marivaux, qui a dédié sa vie entière à l’écriture jusqu’à sa mort en 1763, est un homme de lettres du siècle des Lumières, à la fois romancier, journaliste et dramaturge. Ses principales œuvres dramatiques sont : La dispute, Le jeu de l’amour et du hasard, Les fausses confidences et L’île des esclaves, dont nous allons analyser un fragment. Dans cette comédie en un acte de 1725, Marivaux aborde la question des rapports entre maîtres et serviteurs sur le mode satirique de l’utopie morale et sociale. En débarquant dans cette île, les maîtres deviennent valets et les valets deviennent maîtres. Ainsi, Iphicrate et son laquais Arlequin, Euphrosine et sa soubrette Cléanthis, échangent leur condition, leurs vêtements et jusqu’à leur nom. Cet échange donnera lieu à création de portraits satiriques des maîtres par les valets. La fin de la pièce, où les personnages retrouvent leur condition initiale, atteste que la leçon de cette comédie est davantage morale que politique : Marivaux invite les maîtres à traiter leurs valets avec plus d’humanité.
La scène que nous allons analyser se situe au tout début de l’œuvre : dans cette scène d’exposition, le maître Iphicrate révèle à son valet Arlequin les coutumes de l’île où tous deux ont échoué : dans cette île des esclaves, qui donne son nom à la pièce, les esclaves sont libérés et les maîtres tués ou réduits à l’esclavage. Arlequin prend ainsi conscience de son nouvel avantage.
Je vais procéder à la lecture du texte.
Nous nous demanderons quelles sont les différentes fonctions de cette scène d’exposition. Pour répondre à cette question, nous étudierons respectivement les fonctions informative, affective (de captation de bienveillance) et indiciaire ou programmatique. Nous verrons ainsi le caractère traditionnel de cette scène qui remplit bien les fonctions essentielles