Introduction à la lecture cursive du roman d'agatha christie " dix petits nègres"
PRÉSENTATION
Un roman policier « classique » ? Certains titres sont tellement connus qu’on ne les présente plus, et c’est une erreur ! Bien sûr, le roman policier Dix petits nègres, publié en 1939, appartient au patrimoine littéraire classique, mais l’intrigue représente un vrai tour de passe-passe de l’auteur. Agatha Christie disait de son roman : « J’ai écrit Dix petits nègres parce que la difficulté du sujet me fascinait. Dix personnes doivent mourir sans que cela tourne au ridicule ou que le meurtrier soit évident. J’ai écrit ce livre après un énorme travail de planification, et je suis satisfaite du résultat. Il est clair, direct, déroutant, tout en gardant une explication plausible ; en fait il a fallu un épilogue pour l’expliquer. » Dans ce « polar » sans enquêteur, ce huis clos où dix personnages sont tous victimes et tous suspects, Agatha Christie démontre magistralement que les rôles d’auteur, de lecteur et de détective, ou ceux de victime et de meurtrier sont étroitement liés et toujours susceptibles de permuter.
Résumé d’une intrigue bien « ficelée » (Années 1940, Île du Nègre en Angleterre.) Ils sont dix, ne se connaissent pas et sont invités pendant une semaine sur l’île du Nègre. À leur arrivée, personne ne les accueille. Sur une table du salon, dix statuettes de nègres. Dans chacune des chambres des hôtes, une comptine copiée sur un parchemin raconte la mort de dix petits nègres. Durant le dîner, les convives entendent une voix qui accuse chacun d’entre eux d’un crime. Antony Marston meurt alors subitement après avoir bu un whisky, comme la première victime de la comptine, et une statuette disparaît. Est ensuite retrouvé le corps du général Macarthur, le crâne fracturé. Il ne peut s’agir d’un accident. Les morts s’enchaînent alors dans une atmosphère oppressante : Thomas Rogers a le crâne fendu par une hache ; Miss Brent meurt apparemment d’une piqûre d’abeille, le juge Wargrave d’une balle de revolver. Aucune cachette n’est