Invention sur l'utopie
J’étais assise sur un tapis d’herbe d’une extrême douceur et je compris que j’étais dans la splendide forêt de Silvae où les arbres avaient des feuilles couleur émeraude et dont leur cime si haute me donnait constamment le vertige. J’atterris sur le chemin qui serpentait entre les arbres. Une rivière le longeait et le clapotis de l’eau, accompagné du chant des oiseaux rendit l’atmosphère si sereine que tout le monde aurait pu s’y sentir à sa place. J’avançais sur ce chemin où je vis un nombre incalculable d’animaux et déboucha enfin sur un immense jardin entouré d’habitations qui semblaient en communion avec cette nature parfaite. J’abandonnai alors chênes, sapins et châtaigniers qui se côtoyaient dans un foisonnement inextricable de verdure pour un arc en ciel de tulipes avec des couleurs plus vives les unes que les autres.
J’aperçus au loin une silhouette sautillée et reconnu ma voisine qui comme à son habitude courait dès l’aube : une coutume chez ces habitants végétariens et athlétiques. Ils cultivaient leurs jardins grâce à une terre extrêmement fertile et remerciait Dieu pour cette gratuité. En effet la religion nous rassemblait tous, m’expliqua un homme à mon arrivée, puisqu’il n’existe aucune forme d’inégalité : les hommes et les femmes ont les mêmes droits et peuvent occuper les mêmes fonctions. Tout le monde est différent mais s’accepte et se respecte. Par conséquent, je n’ai jamais connu ni guerres, ni conflits. A plus forte raison que l’argent n’a aucune importance, l’or existe cependant mais ne nous dirige aucunement. Le travail étant toujours récompensé, nous vivions ainsi en totale autarcie. Les habitants ne sont pas pour autant égoïstes, bien au contraire. Ils écoutent, aident, pensent et vivent pour leurs congénères. Ils