Investir
L’investissement immatériel pose un lancinant problème d’observation au statisticien. Les débats récurrents sur la définition d’un investissement immatériel sont anciens. Ce point a du être abordé de nombreuses fois dans les colloques de l’ACN. En particulier, lors du colloque de janvier 2004, Magali Demotes-Mainard, qui m’a précédé comme chef du département des activités tertiaires, était intervenue sur ce thème ; elle avait alors souligné la grande diversité des approches tant au niveau microéconomique que macroéconomique ; elle concluait qu’en matière d’observation statistique, nous en étions encore à un stade expérimental avec des démarches multiples mal intégrées. Mon intervention de ce jour confirmera cette conclusion en donnant un rapide aperçu de l’approche statistique actuelle de l’immatériel en France. A La nécessaire diversité des approches A.1 L’impasse de l’approche comptable unifiée La statistique d’entreprises française a toujours cherché à profiter d’un ancrage comptable pour asseoir son observation. On a pu penser que l’évolution comptable conduirait à définir un concept élargi d’investissement avec un contenu immatériel et qu’il suffirait d’observer cette notion microéconomique pour en déduire un concept élargi d’investissement. Les statisticiens d’entreprises ont fait leur deuil de cette approche, ils se sont rabattus sur une approche plus parcellaire par domaines : on ne vise plus à mesurer une notion agrégée d’investissement immatériel mais à cerner différentes composantes immatérielles d’un effort d’investissement de l’entreprise. L’exercice consiste alors à définir un jeu d’indicateurs significatifs de ces domaines. Ce faisant, on s’éloigne des attentes des comptables nationaux, mais ce détour de production semble actuellement