Investissement et croissance
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Intro : Entre 1975 et 1985, le rythme de la croissance économique française a fortement ralenti par rapport à la période précédente dite des « trente glorieuses », et le phénomène du chômage de a commencé à prendre de l’ampleur. Or pendant ces dix années de crise économique, on a pu constater une diminution du taux d'investissement, c'est-à-dire du rapport entre la formation brute de capital fixe et la valeur ajoutée. L'investissement, ou formation brute de capital fixe, correspond aux achats de biens durables par les entreprises (investissements privés) ou par les administrations publiques comme l’Etat (investissements publics). Le caractère simultané de la baisse des investissements et du ralentissement de la croissance à la fin des années 70 a inspiré à l’époque à l'ex-chancelier allemand Helmut Schmidt une phrase devenue célèbre: "les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain". Ce raisonnement a inspiré des politiques économiques cherchant à favoriser les profits pour améliorer le niveau des investissements, dans l’espoir de favoriser la croissance et donc l'emploi. Est-il efficace de chercher ainsi à augmenter les dépenses d’investissement pour soutenir la croissance ? A quel point le rythme de hausse de la production dépend-il vraiment des achats de biens d’équipement par les entreprises ?
I. - L'investissement peut agir favorablement sur la croissance à la fois par ses effets sur l'offre et sur la demande
A) L'investissement a d’abord des effets favorables sur le niveau de la demande, amplifiés par le phénomène appelé « multiplicateur »
1. A court terme, les investissements privés ou publics ont un effet direct sur la demande, puisque les biens d'équipement achetés par certaines entreprises ou par l’Etat doivent être produits par d'autres. Le niveau d'investissement