L’explication de texte :Montaigne, Essais, I, 31 Sur quoi porte le texte ?
-quelle est sa thématique ? La distinction entre barbarie, « chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage », et sauvagerie, « nous appelons sauvage les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a produits ».
-quelle est la notion du cours abordée ?ce texte renvoie à la notion de culture, plus précisément au problème de l’ethnocentrisme, cette tendance a priori à considérer sa propre culture comme seule référence, comme seule mesure de nos jugements.
-Quels sont les enjeux du texte ?
1°)Dans son Dictionnaire philosophique, André Comte-Sponville distingue deux sens du terme culture :
 « l’ensemble des connaissances qu’une société transmet et valorise, spécialement celles qui portent sur le passé de l’humanité (son histoire, ses croyances, ses œuvres, etc…) » ;
 « tout ce qui est produit ou transformé par l’humanité » ;
En rejetant l’autre vers la sauvagerie et la barbarie, nous l’excluons de l’humanité, nous refusons d’y reconnaître un nous-mêmes.Puisque « chacun appelle barbarie tout ce qui n’est pas de son usage », l’humanité n’existe pas :il n’y a que des humanités, c’est-à-dire autant de définitions de l’humanité qu’il y’a de cultures, c’est-à-dire de communautés (voire d’individus au sein de ces communautés, puisque chacun ne la reçoit pas identiquement).
L’un des enjeux principaux du texte sera donc de définir ce qu’est la culture, d’une part, et la nature d’autre part.Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons entreprendre de définir l’humanité.
2°)Montaigne écrit dans ce texte : « comme de vrai, il semble que nous n’avons d’autre mire de la vérité et de la raison que l’exemple et idée des opinions et usances [usages, coutumes, mœurs] du pays où nous sommes » ;c’est une des conséquences de l’ethnocentrisme :en considérant notre propre culture pour seule critère de validité de nos jugements, de nos valeurs, nous oublions de nous interroger sur ce qu’est la