Inégalités sociales de santé
I- La santé comme fait social.
La santé n’est pas seulement un fait biologique. L’état de santé des individus est influencé par leurs caractéristiques sociales : attributs que les individus possèdent dans les différentes sphères de la vie sociale.
Ex de caractéristiques sociales :
- niveau d’étude
- profession, groupe socioprofessionnel dans la sphère sociale du travail
- inactivité, chômage, travail
- capital économique (ensemble des moyens financiers possédés)
Caractéristiques influant l’état naturel (caractéristiques innées), non figées.
Caractéristiques psychiques peuvent aussi influencer les caractéristiques biologiques : maladies psychosomatiques…
L’état de santé résulte d’une imbrication de phénomènes biologiques naturels, psychologiques et sociaux.
1. Découverte des inégalités sociales de santé en France.
Phénomène existant depuis toujours mais intéresse depuis mi-XIXe s.
a. Le XVIIIe s : prémices et limites.
i. Prémices
Rousseau : Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes 1750. Maladie en partie liée au mode et aux conditions de vie des individus : « la plupart de nos maux sont notre propre ouvrage ». C’est l’action humaine des individus qui génère la maladie.
Ces maladies dues aux manières de vivre touchent autant les riches que les pauvres mais pour des raisons différentes. Il donne l’exemple de l’alimentation : les riches tombent malade car ils consomment des aliments trop recherchés « qui les nourrissent de sucs échauffant et les accablent d’indigestion ». Les pauvres tombent malades du fait d’une alimentation incomplète : nourriture à la fois mauvaise et insuffisante.
Ex de la nature du travail : chez les pauvres, la maladie est due à l’excès de travail (principalement physique) : pénibilité. Les riches tombent malades par excès d’oisiveté qui crée un laisser-aller. Image du riche retrouvée chez Molière.
Moheau, Recherches et considérations