Iphigenie
- mis en relief par la brièveté de la phrase (v. 21) : effet de saisissement, de stupeur ; rythme qui oblige à un temps d'arrêt représentant bien la stupeur, le coup de foudre.
- mis en évidence par l'opposition dans le récit de cette naissance entre la fuite du regard jusqu'au vers 20, et le retournement :
• Achille désigné seulement par ses " mains ", son " bras " (vers 14, 16) = elle ne le voit pas encore ;
• obscurité : " sans lumière " : accès progressif à la lumière dans un mouvement ascendant du regard qui aboutit à la vue d'Achille (" cherchèrent la clarté ", " me voyant ") ;
• fuite du regard : " craignais de rencontrer " (vers 18), " et toujours détournant ma vue " (vers 20) ;
• dès lors qu'elle le voit : " aspect " aimable qui aboutit aux larmes : vers 24.
Détail de cette progression du regard qui met en relief le coup de foudre et le renversement dans les sentiments éprouvés par Eriphile.
B - Renversement du sentiment :
De la haine à l'amour, perceptible dans les désignations d'Achille et dans l'évocation de la scène du rapt : " souvenir affreux ", " cruelles mains ", " bras ensanglanté ": désigne par les métonymies Achille pour insister non seulement sur le fait qu'elle ne l'a pas encore vu, mais aussi sur la violence d'Achille : " vainqueur sauvage ", " effroyable visage " (à la rime, renforce l'expression de la haine face à la barbarie du rapt).
" Son aspect n'avait rien de farouche " : un euphémisme + une lilote pour signifier qu'elle l'a trouvé beau, mais signe du refus d'appeler ses sentiments par leur vrai nom en raison de l'horreur éprouvée à aimer son ravisseur " aimable guide ".
C - Manifestation de l'amour :
Comme toujours chez Racine, manifestation de l'ordre du sensible, du physique: le corps parle, en dépit de la volonté de l'être conscient : anaphore de " je sentis ", suivie de compléments indiquant une transformation de l'être qui n'est que sensation