Islman chiite et relations internationales : le cas de l’iran sous khomeyni 1979-1989
Le cas de l’Iran sous Khomeyni 1979-1989
Qualifié de « rogue state » (Etats-voyou) par le discours américain, l’Iran est aujourd’hui une république aux ambitions dominatrices. Cherchant à s’imposer comme le leader de la région du golfe Persique mais aussi à répandre l’islam à travers le monde, elle a pour objectif principal d’éradiquer toute influence extérieure sur la région qu’elle aspire à dominer, adoptant en conséquence une politique étrangère ouvertement anti-occidentale, et affichant en particulier une haine envers Israël ainsi que les Etats-Unis.
Une telle vision contraste fortement avec les années du shah Mohammad Reza Pahlavi, lequel entretenait des liens étroits avec la Maison-Blanche, notamment avec les président Eisenhower et Nixon. Mais alors, comment la politique étrangère de l’Iran a-t-elle pu connaître un tel renversement en moins de trente ans ? L’homme généralement associer à ce changement n’est autre que l’Ayatollah Khomeyni, qui a su rassembler et unir les foules afin de renverser le shah d’Iran, et instaurer sa vision d’un état islamique.
Dans un tel contexte, on ne peut que se poser la question suivante : en quoi la religion est-elle un élément déterminant dans la voie empruntée par la République islamique d’Iran, et dans quelle mesure influe-t-elle sur les décisions, en matière de politique extérieure, du pays ?
Le chiisme, partie intégrante de la société iranienne…
La conversion de l’Iran à l’islam débuta en 637, mais c’est en 1501, sous l’impulsion d’Ismail Ier, que le chiisme duodécimain devint la religion d’état du pays. Le chiisme est l’une des trois principales branches de l’islam, avec le sunnisme et le kharidjisme, et 90% des iraniens s’en réclament.
Les chiites suivent Ali ibn Abi Talib, descendant et gendre du prophète Mahomet, qu’ils considèrent comme son successeur immédiat. Les chiites duodécimains ont la particularité d’accorder une importance capitale à l’imamat.