Itinérance
Jean Corneloup et Philippe Bourdeau, UMR Pacte-Territoires et Sportsnature.org Itinérances d’hier et d’aujourd’hui L’itinérance a de tout temps été une pratique largement présente dans les sociétés. Que ce soit dans les sociétés nomades d’autrefois, dans les formes de pèlerinage au Moyen-âge ou plus récemment dans la définition du grand tour au XVIII° dans les sociétés modernes naissantes…. Au cours des XIXème et XXème siècles, si les temps et modes de vie touristiques se sont polarisés (stations) et sédentarisés (villégiatures), la pratique de l’itinérance n’a pas disparu pour autant. Outre son épanouissement dans de grands voyages (ou errances) individuel(le)s célébrés par la littérature (R -L. Stenvenson, A. David-Neel, E. Maillard, H. de Monfreid, A. Rimbaud…), elle a en partie trouvé une voie de développement dans le tourisme, qu’il soit motorisé, équestre ou pédestre, mais aussi dans les pratiques d’éducation à la jeunesse (des « voyages en zigzag » de R. Töpffer aux caravanes scolaires du CAF, des Scouts de France aux colonies de vacances…), ou encore plus tardivement dans certaines pratiques comme la course d’orientation… Dans ses formes les plus courantes, ce moment s’inscrivait ainsi dans une approche énergétique de cette pratique en relation avec une vision très contemplative, initiatique et réflexive combinée parfois avec une pratique plus festive dans les lieux de passage. Mais les épisodes de l’anti-voyage (M. Cerf) vécus par les routards des années 60 et 70, puis le « tourisme d’aventure » des années 80 et 90, qui s’inscrivent dans une logique alternative au tourisme standardisé et sédentaire, retrouvent ou explorent d’autres pistes, par exemple du côté de la spiritualité. Aujourd’hui dans une société du mouvement, marquée par une augmentation des mobilités professionnelles (subies ?) et personnelles (choisies ?), le renforcement des assistances physiques (les techno-médiations), le développement de demandes de